portrait
Ernest CHAUSSON (Paris, 1855-Limay, 1899)
Andante et allegro (post.1881)

Entièrement formé au Conservatoire par Massenet, Ernest Chausson, en quête d’idéaux plus élevés devint l’ami et le disciple de César Frank. Ce qui l’incita à aborder les formes pures étrangères au maître de Manon et deWerther. Comme les mélodies, la musique de chambre instrumentale occupera à son catalogue une place de choix avec le Concert et le Quatuor avec piano. Un stupide accident de bicyclette devait mettre un terme brutal à l’évolution ascendante de cette belle figure d’ artiste tenue pour le trait d’union entre César Frank et Debussy, ce qui, pour nous, n’est pas obligatoirement restrictif! Trois de ces oeuvres de chambre ne paraitront qu’après sa mort : le Trio avec Piano, le Quatuor à cordes (inachevé) et l’Andante et Allegro pour clarinette daté du 28 avril 1881 mais publié seulement en 1977. Sans numéro d’opus ce diptyque est contemporain de la Seconde remarquable Sonate de
Théodore Gouvy. Comme l’écrit Jean Gallois : « Si l’Allegro sous tend une volubilité plus marquée (…) Chausson se défend de tout effet factice, tablant seulement sur les registres naturels de l’instrument ou le changement de tonalité. Il y a là un délicieux petit poème de solide facture et riche d’expression ».

Texte de Frédéric ROBERT écrit en collaboration avec Marie-Astrid ARNAL et Thierry BESNARD