Hymne de la délivrance (1918)
Orchestration André Caplet
Guillaume Balay (1871-1943)
Guillaume Balay embrasse à 18 ans la carrière militaire et plus particulièrement celle de musicien. Virtuose du cornet à pistons, il obtient un premier prix au Conservatoire national de musique de Paris en 1894. Reçu comme chef de musique en 1898, il sera nommé le 1er juin 1911 à la tête de la Musique de la Garde Républicaine. Élève de Paul Vidal et de Vincent d’Indy, Guillaume Balay a écrit de nombreuses œuvres qui furent longtemps inscrites aux programmes de concours ou d’examens. En tant que chef d’orchestre, il se consacre à la création des œuvres de ses contemporains, notamment Florent Schmitt dont il enregistrera les œuvres pour orchestre d’harmonie. André Caplet sollicitera son aide en 1916 pour orchestrer Douaumont. Guillaume Balay rendra ce service au chef d’orchestre qu’il vénère et soumettra à la correction de ce dernier l’Hymne de la délivrance qu’il vient d’achever.
Préface sur la partition :
Ô Strasbourg, ô Metz, délivrées enfin du terrible joug, la France entend votre grande voix émue chanter triomphalement le retour définitif à la chère patrie…
Dans le plus pur recueillement, elle vous tend les bras pour vous presser sur son cœur. À la face de l’univers, dans un suprême élan d’amour, elle vous crie toute sa joie de vous avoir retrouvées.
Sonnez, cloches d’Alsace et de Lorraine, sonnez à toute volée votre carillon de fête pour glorifier le petit soldat de France qui, par son héroïsme a obtenu : « la victoire en chantant »…Dîtes moi votre éternelle reconnaissance pour avoir brisé l’odieuse étreinte… !
Sonnez, sonnez, cloches d’Alsace et de Lorraine. Que Strasbourg et Metz donnent, du haut de leurs sublimes cathédrales, le signal d’allégresse qui provoquera un vibrant et patriotique écho dans tous les clochers des chères provinces redevenues françaises. Que votre belle voix d’airain, planant fièrement sur tout le pays, lui annonce la libération tant souhaitée et lui apprennent que l’heure de la Délivrance a sonné !