Réunis depuis 2006 autour d'une passion commune pour la musique de chambre, les neuf saxophonistes issus du Conservatoire de Paris qui composent l' Ensemble SQUILLANTE ont pour ambition de promouvoir leur instrument sur la scène musicale actuelle. Ces jeunes musiciens, reconnus internationalement lors des plus grands concours, font le pari de conjuguer à la fois les possibilités orchestrales de leur ensemble, et l' aspect chambriste d'une formation sans chef.
De la transcription baroque à la création contemporaine, l' Ensemble SQUILLANTE ne tarde pas à se faire remarquer par l' énergie contagieuse de ses musiciens sur scène, tendant sans cesse à renouveler le concert traditionnel.
Lauréats du concours Européen de musique de chambre de la Fnapec en 2009, ils sont depuis régulièrement invités à se produire lors de Festivals de musique de chambre, sur les ondes de France Musique, ou lors de cours publics en France et à l' étranger ("IVe Curso Internacional de saxofon de Montefrio" en Espagne du 2 au 10 août).
L' Ensemble SQUILLANTE est Boursier du Mécénat Société Générale pour l' année 2011, et vient de réaliser son premier enregistrement discographique (transcriptions de Bach, Grieg, Corelli et Ravel) chez Corélia.
Les oeuvres
OEuvre des plus connues dans l’histoire de la musique, la Toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach ne serait presque plus à présenter. L’adaptation pour ensemble de saxophones propose de redécouvrir l’enthousiasme d’une première écoute. On retrouve ici la musique d’un Bach jeune, déjà virtuose, plein d’ardeur et énergique. Il faudrait plutôt voir cette rhapsodie passionnée comme un triptyque dans lequel la Toccata initiale revient finale¬ment chasser la Fugue. Composée de contrastes permanents (grave/aigu ; forte/piano ; staccato/legato ; traits rapides/longues notes tenues ; motifs rythmiques/mélodiques…), elle trouve néanmoins son unité au travers d’une construction thématique basée sur un intervalle de quinte descendante, lequel transparait tout au long de cet opus. Bach nous livre ici un véritable tableau baroque.
Bien que composée en 1884, la Suite «Au temps de Holberg» d’Edvard Grieg s’inspire du style des maîtres de la «suite à la française» tels Bach, Couperin, Rameau ou Haendel. Définie par Grieg comme une «pièce en perruque», elle rend hommage à Holberg, un auteur scandinave du XVIIIème siècle, souvent décrit comme le «Molière du Nord», qui est originaire de Bergen, comme Grieg. Tan¬tôt pétillante, grave, gracieuse, galopante ou bouffonne, cette suite de danses, à l’origine pour piano, a connu plus de succès dans son adaptation pour cordes par le compositeur, à la recherche d’une symbiose entre l’esprit baroque et sa propre expression romantique.
Le Concerto grosso pour la nuit de Noël opus 6 n°8 d’Arcangelo Corelli est l’occasion d’entendre l’Ensemble Squillante répartit en deux groupes distincts, le concertino (composé de trois solistes) et le ripieno, intervenant dans les passages tutti. L’influence du compositeur italien a été très grande, notamment dans la diffusion de nouvelles formes musicales, comme le concerto grosso. Bach lui a en outre emprunté un thème pour sa Fugue d’orgue en si mineur, tandis qu’en France, François Couperin essaya d’imiter son style dans les sonates des goûts réunis. Une des règles prépondérantes du concerto grosso, ici dit da chiesa (d’église), est l’alternance de mouvements lents et vifs. Cette pièce en sol mineur, bien que parfois grave ou solennelle, reste une musique de fête.
« L’hommage s’adresse moins en réalité au seul Couperin lui-même qu’à la musique française du XVIIIème siècle. » Ces quelques mots, Maurice Ravel les destinera à l’oeuvre qu’il composa en 1917, Le Tombeau de Couperin. Originalement écrite en six mouvements pour piano, l’arrangeur prolifique qu’est Ravel proposera une version orchestrale constituée de quatre mouvements (abandon de la fugue et de la toccata). La référence à la clarté et l’élégance de la musique française «du temps de Couperin» (musicien à la cour du Roi Soleil) se retrouve tour à tour dans chacun des volets de cette suite de danses anciennes ; elle s’ouvre sur un prélude libre et aux sonorités transparentes, se poursuit par une forlane noble et mélancolique, un menuet gracieux et nostalgique, avant de se conclure par un rigaudon vigoureux et foisonnant. La double apparence entre musique du passé et musique du XXème est omniprésente.
Ravel fera également de son oeuvre un hommage à la mémoire d’amis tombés à la guerre.